Près de 2% des femmes enceintes souffrent d’hyperémèse gravidique (HG), une maladie peu connue et guère reconnue. Affection génétique survenant au cours de la grossesse, cette pathologie peut nécessiter une prise en charge médicale d’urgence.
Des nausées extrêmement sévères
Très variables selon les femmes, les nausées, malaises et chutes de tension sont souvent présentes au cours de la grossesse. Dans le cas de l’hyperémèse gravidique, la sévérité des nausées et des vomissements, est un signal d’alarme.
« J’ai été prise de vomissements continus, nuit et jour. J’étais totalement épuisée » raconte Leila « J’ai pensé, dans un premier temps, qu’il s’agissait d’une intoxication alimentaire. »
« J’avais ressenti des nausées matinales lors de ma première grossesse. Cette fois-ci, c’était tout autre ! Je ne tenais plus debout tant les nausées étaient incontrôlables » souligne Chloé.
De violentes nausées qui surviennent soudainement, alors que la grossesse se poursuivait naturellement depuis les premières semaines.
« Je savais que j’étais enceinte, mais j’ai été ébranlée et anéantie par le caractère insoutenable de ces vomissements, d’autant plus que mon entourage jugeait ma faiblesse » alerte Justine.
Une affection hormonale
« J’étais si faible que je n’arrivais plus à me lever. C’est mon compagnon qui a conduit mon fils aîné à l’école. » se souvient Flavy.
En cause, l’hypersensibilité de la femme à une protéine, la GDF15, qui augmente significativement au cours des deux premiers trimestres de la grossesse. Une hormone qui provient, en majorité, du foetus lui-même et varie en fonction de la génétique du bébé. Ainsi, la même femme ne souffrira pas nécessairement d’hyperémèse gravidique à chacune de ses grossesses. De même, que les femmes qui produiraient des quantités élevées de GDF15 avant leur grossesse sont moins impactées par l’effet de l’augmentation de cette hormone de grossesse. Par contre, commence un vrai parcours du combattant pour celles qui sont touchées par ces grossesses difficiles.
Déshydratation et perte de poids
Alors que les cas les plus graves peuvent entraîner une fausse couche, les symptômes observés sont la déshydratation et la perte de poids de la femme.
« Impossible d’avaler quoi que ce soit, même une petite gorgée d’eau ! » se rappelle Clara. « J’en pleurais. Je m’en voulais de ne pas pouvoir faire d’effort, mais j’étais trop mal. J’ai fini aux urgences, où j’ai été placée sous perfusion« .
Un traitement de première intention – comme les médicaments antiémétiques, des gélules à base de gingembre, de la vitamine B6 – peuvent être mis en place avec plus ou moins de succès. Le recours à une sonde d’alimentation peut être envisagé dans les cas les plus compliqués, afin de pallier le risque de naissance prématurée ou d’insuffisance pondérale du bébé.
Une prise en charge spécifique et adaptée
La femme qui souffre d’hyperémèse gravidique se trouve très démunie, souvent en grande détresse.
« Je voulais que cela cesse. J’en arrivais à vouloir une IVG, tellement je me sentais malade. En même temps, je sentais que la situation n’était pas normale. » se remémore Laurence. « J’avais besoin d’être entourée et comprise. J’étais devenue incapable de me laver. Mes gencives me faisaient énormément souffrir. Je n’ouvrais plus la bouche que pour vomir. »
Ainsi, outre les différents traitements médicaux, il est important de déculpabiliser et de ne pas s’isoler. Etre épaulée, avec bienveillance et compétence, par l’entourage et le corps médical s’avère indispensable pour traverser cette période difficile.
Il existe une association de soutien aux femmes touchées par l’hyperémèse gravidique qui est susceptible de prodiguer soins, accompagnement et groupes de parole pour aider à supporter les souffrances de ces grossesses très particulières : l’Association de Lutte contre l’HG.
Ecoute IVG est un lieu d’écoute bienveillant où toute personne confrontée à une grossesse imprévue ou difficile, peut dire en toute confiance ses désirs et ses craintes. Ouvert 7j/7 (9h à 22h), Ecoute IVG est un service gratuit.