Parce que vous êtes des parents attentifs et aimants, vous vous préoccupez du bien-être de votre fille. Vous avez à cœur de jalonner ses premiers pas dans le monde des adultes. La meilleure IVG n’est-elle pas celle que l’on aura réussi à éviter ? Pourtant, l’IVG reste une problématique difficile à aborder avec sa propre fille. Alors comment parler de l’IVG avec sa fille ?
Parler de l’IVG avec sa fille : sa première histoire
Imaginer sa fille débuter sa première histoire d’amour par un avortement n’est pas ce que vous lui souhaitez de mieux. Alors que faire lorsque l’on sait qu’environ deux grossesses sur trois sont interrompues chez les moins de vingt ans ? Ou que parmi les jeunes générations, on observe une augmentation des IVG répétées.
Rassurer et magnifier dès la puberté
D’abord, nous suggérons aux parents d’accueillir et de magnifier la féminité, la chance d’être femme, de leur jeune fille, en particulier au moment de la puberté. Ensuite, encourageons nos jeunes à donner la plus haute estime à la sexualité afin de les conduire à des comportements responsables et respectueux : «Tu es dès maintenant en capacité de devenir maman ou papa. C’est vraiment formidable !».
Nous invitons aussi les parents à assurer à leur enfant sa légitimité inconditionnelle à l’existence. Lui affirmer : «Quelles que soient les circonstances dans lesquelles tu te trouveras, nous te soutiendrons», c’est aussi dire à notre ado que nous défendons sa propre existence sans réserve, quoi qu’il lui arrive !
Conduire à accepter ses responsabilités
La peur de ne pouvoir faire face, la « mélancolie du futur » qui fait que l’on n’arrive plus à se représenter un avenir suffisamment agréable peut couper de la réalité et entraîner une fuite devant les responsabilités. Parce que devenir adulte, c’est accepter la négociation avec ce qui nous entoure et ce que la vie nous impose. Donner à sa fille le courage de rêver, tout en restant lucide, afin de lui permettre de réaliser son potentiel. L’aider à trouver du sens à sa vie, c’est à dire à être consciente de ce qui est important pour elle, à discerner ce qui lui est précieux.
Enfin, l’encourager à trouver ses réponses personnelles à ses questions (quitte à en soulever de nouvelles..). Car si, nous parents, avons un projet pour elle, nous ne l’aiderons pas à laisser émerger ses propres capacités à s’en créer un.
Notre fille a vécu une IVG sans nous en parler
En France, une mineure de moins de seize ans peut subir une IVG (gratuitement) sans l’accord de ses parents. Une disposition qui conduit parfois une très jeune fille dans le déni ou l’omerta. L’expérience de l’IVG ayant des effets d’autant plus traumatisants chez un sujet jeune, il arrive qu’elle en parle après coup à ses parents. Une révélation qui prend alors la forme d’un appel de détresse, de l’expression d’une souffrance aiguë ou d’un besoin d’une reconnaissance de son deuil.
Il faut savoir que toute grossesse suscite très tôt des modifications hormonales et physiologiques conduisant à un attachement biologique. Or toute rupture d’attachement nécessite d’en faire le deuil. Dans le cas de l’IVG, le processus de deuil est compliqué par deux circonstances qui sont liées au fait de ne pas avoir vu le corps du fœtus ou d’avoir contribué à sa perte.
En veillant à ne pas rajouter aux sentiments de culpabilité, il s’agira donc d’entrer ensemble dans un deuil partagé.
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Ecoute IVG est un lieu d’écoute bienveillant où toute personne confrontée à une grossesse imprévue ou difficile, peut dire en toute confiance ses désirs et ses craintes.
Ouvert 7j/7 (9h à 22h), Ecoute IVG est un service gratuit.