Parce que nous confondons souvent réactivité et réponse adaptée. « Cette idée d’être enceinte m’obsédait. Je voulais en finir au plus vite. » se rappelle Sylvia. « Il me fallait une solution immédiatement. Je voulais un rendez-vous dans l’heure, et cela m’était intolérable de patienter au téléphone ». Notre société hyperconnectée nous incite à aller toujours plus vite, à accélérer, à réagir rapidement, en toutes circonstances. Elle promeut la réactivité comme une qualité, une vertu.
« Dès que j’ai pu, je me suis précipitée au planning familial » évoque Noémie. « J’habite R. et j’avais déjà repéré l’adresse, en plein centre-ville. Je voulais une pilule du lendemain. »
Réagir, être dans l’action, la réaction, peut donner l’impression de maîtriser la situation. Cela demande parfois moins d’effort. Cependant, est-ce vraiment un bon calcul ?
« J’avais lu sur le net que les démarches prenaient du temps, qu’il y avait des délais à respecter et qu’il fallait engager les démarches pour l’ivg rapidement », continue Sylvia, « d’où mon délire, mon impatience jusqu’à l’obsession ! »
Se poser et s’exposer
Prendre le temps d’examiner ce qui se passe, de comprendre ce que nous vivons, et décider quelle est la meilleure attitude à adopter, demande de se poser. Cela peut nécessiter de l’énergie et de la volonté. Et aussi une certaine sérénité qui fait souvent défaut dans la panique et l’urgence.
« J’ai appelé le centre de planification le plus proche. La personne au téléphone s’est montrée disponible et bienveillante. J’ai senti que je pouvais exposer ma situation. Elle m’a proposé un rendez-vous avec une sage-femme. Cela m’a fait du bien de ne plus me sentir seule. » avance Naïma.
Répondre ou réagir ?
Pour apporter une réponse adéquate avant de se précipiter dans l’action, il faut se donner un peu de temps. Répondre, plutôt que réagir, cela signifie « s’écouter en entier » face à la sollicitation qui nous tombe dessus. Se permettre de « voir naître en soi » la réaction impulsive. Ecouter son souffle, son corps, observer ses pensées, ses impulsions, respirer. En clair, c’est décider de répondre lucidement au lieu de réagir instinctivement. Pendant ce temps de discernement, on peut songer à ceci : « Suis-je vraiment obligée de décider maintenant ? De prendre cette décision si vite ? »
« J’avais un sentiment de culpabilité – j’avais arrêté la pilule -. Du coup, j’avais du mal à faire la part des choses. Seule, je n’arrivais pas à démêler les fils de mon imagination. J’étais prise d’angoisse, incapable de me projeter » raconte Pascaline. « En parlant, j’ai compris que j’avais besoin de me libérer de ce sentiment, pour avancer ».
Finalement, il y a une question à se poser : « Ce que je m’apprête à faire, est-ce une réponse qui vient de moi ou est-ce une réaction qui vient de la pression que l’on exerce sur moi ou que je me mets moi-même ? »
N’hésitons pas à nous libérer de la logique négative de la réactivité.
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