Se rétracter en cours d’IVG ? Bien que le processus d’IVG soit déjà enclenché, il arrive que la femme enceinte se rétracte et exprime le désir de revenir sur sa décision d’avorter. Ainsi, il n’est pas rare qu’après avoir avalé le 1er comprimé, certaines femmes changent d’avis. Ce « droit de changer d’avis » est souvent méconnu alors qu’il existe bel et bien.
Yolaine était très hésitante, « j’avais pris le premier comprimé de Mifegyne en début de matinée. Peu à peu, un indicible sentiment de mal-être m’a envahie. L’IVG avec anesthésie locale devait avoir lieu le surlendemain matin, mais une petite voix intérieure me disait que ce n’était pas cela que je voulais ».
Aurélie se rappelle combien elle a « tout de suite regretté. Je crois que j’ai vraiment pris conscience que je voulais poursuivre cette grossesse ». La jeune femme admet « avec le Papa, c’était un peu compliqué. Mais quoi qu’il advienne, j’ai compris « in extremis » que je chérirais toujours ce petit bébé ».
« Moi aussi, j’avais pris un cachet de Mifegyne, 24 heures auparavant… Bref, j’ai changé d’avis, jeté les autres cachets et étais en pleurs aux urgences gynéco en disant que je ne voulais pas, et ils m’ont rassurée. Ça a été un moment de stress. Heureusement, ma petite fille est là. Elle a 20 mois et je ne pourrais pas vivre sans elle » raconte spontanément Sonia.
La prise de MIFEGYNE
Il faut savoir que le premier comprimé donné aux femmes qui font un avortement – qu’il soit médicamenteux ou chirurgical – est la MIFEGYNE, un anti-progestatif. Le but recherché est le décollement du placenta ainsi que la dilatation du col de l’utérus. Ce qui se produit chez la femme enceinte, dans les 12 à 48h suivant la prise du comprimé de MIFEGYNE. Sachant que lorsque l’embryon se décroche du placenta, il ne peut plus survivre.
Cependant, tant que l’embryon n’est pas décroché, il est vivant. C’est dans ce laps de temps, de quelques heures à une ou deux journées, selon les cas, que les médecins peuvent répondre à la demande de rétraction éventuelle d’une femme.
Un médecin généraliste indique qu’il ne sera pas toujours possible de contrer l’effet de la MIFEGYNE avec succès, mais que c’est toutefois parfaitement envisageable et qu’il n’y a aucune raison de ne pas le tenter. Il confirme qu’il n’y a pas de prise de risque, tant pour la mère que pour l’embryon. La MIFEGYNE n’étant pas tératogène, ce qui signifie que la prise de cette molécule par une femme enceinte n’entraîne pas de malformation sur l’ embryon. L’anti-progestatif n’agit que sur le placenta, pas sur l’enfant lui-même.
« J’ai illico presto appelé mon médecin de famille » continue Aurélie « et il a accepté de me recevoir sans délai en rendez-vous ». Quant à Mathieu et Muriel, ils se souviennent avec émotion « lorsque nous avons dit notre désir de garder le bébé, les médecins nous ont aussitôt rassurés. Ils n’avaient pas d’inquiétudes particulières si ce n’est une fausse-couche. Cependant, la grossesse s’est poursuivie sans soucis. Aujourd’hui, Tom a 3 ans, et il est en pleine forme. Cette grossesse inattendue nous avait décontenancés, alors que nous pensions tout maîtriser. Nous avons découvert par hasard que nous avions aussi le droit de changer d’avis après la décision de l’IVG. Finalement, oser dire notre désir profond, malgré les doutes et les pressions de notre entourage professionnel et familial, a été un catalyseur pour notre couple ».
La prise d’un antidote
Ainsi, en intervenant très vite après la prise de MIFEGYNE, on peut essayer de contrer l’effet anti-progestatif, par la prise d’un antidote, en l’occurrence de la progestérone. La prise d’UTROGESTAN peut permettre de maintenir en place le placenta et permettre la poursuite normale de la grossesse. « Plus vite il est administré, plus les chances de maintenir la grossesse sont élevées ».
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